François Hollande a annoncé, vendredi, la ratification prochaine du traité Merkel-Sarkozy, qu’il avait pourtant appelé à renégocier. Il justifie ce choix par l’adoption d’un pacte de croissance dont le contenu global est pourtant très néolibéral.
Derrière l’arbre, la forêt. Il en va ainsi du « pacte sur la croissance et l’emploi » vanté par François Hollande et adopté vendredi lors du Conseil européen. Si ce pacte comprend 130 milliards d’euros d’investissements, il comprend surtout le chapelet de mesures libérales et d’austérité que ne cesse d’ânonner la Commission. Or ce texte était la contrepartie exigée par Hollande à la ratification par le Parlement français du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), qui interdit les déficits structurels supérieurs à 0,5 % du PIB. Il a servi de gage au reniement du président Hollande de son engagement numéro 11 prévoyant de renégocier le traité Merkozy.
Du « pacte de croissance », l’Élysée ne retient que le plan d’investissement, qui a plus l’allure d’un arbuste que la vigueur d’un chêne. « Beaucoup de bruit pour rien, déplore Jacky Hénin, député européen communiste. La moitié de la somme annoncée provient de crédits déjà existants. » Il s’agit de 55 milliards d’euros de fonds structurels prévus dans le budget communautaire, mais non attribués. « Soixante autres milliards proviendront de l’emprunt, sans qu’on dise comment ils seront remboursés », pointe l’élu. En effet, la Banque européenne d’investissement disposera de 60 milliards d’euros de capacités de prêts supplémentaires. Ces décisions « ne posent pas la question de la dette actuelle », constate le député, qui appelle à trouver des recettes fiscales supplémentaires, notamment du côté des entreprises…
via Le vrai visage du pacte sur la croissance et l’emploi | Humanite.
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