Devenue une star des ressources humaines et du dialogue social, la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences est parfois assimilée à un licenciement. A tort, explique notre contributeur Didier Houth.
Devenue une star des ressources humaines et du dialogue social, la GPEC fait son entrée dans le code du travail comme d’autres dans le dictionnaire ou à l’académie », explique Didier Houth.
Une de mes correspondantes Internet, spécialiste du marketing et attirée par les ressources humaines, me dit qu’autour d’elle, la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC) est assimilée à un licenciement. Même si ces propos choquent le passionné de gestion des compétences que je suis, ils ne m’étonnent pas. Ils montrent combien un mécanisme aussi complexe peut être dévoyé, surtout quand il est simplifié et légalisé dans le code du travail.
La GPEC signifie gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Initiée dans les années 1980, elle glisse vers le concept d’employabilité avec Dominique Thierry dans les années 1990. Ce mélange entre compétence, employabilité et gestion prévisionnelle ne fait que brouiller son image. Il en ressort une série de succès de librairie et de presse spécialisée, où chacun, consultant, expert, juriste et universitaire, va expliquer sa vision de la GPEC. Devenue une star des ressources humaines et du dialogue social, elle fait son entrée dans le code du travail comme d’autres dans le dictionnaire ou à l’académie.
Cette entrée dans le code du travail est vue par le monde syndical et politique comme une grande victoire. La GPEC légalisée, terminés les licenciements secs. Toutes les entreprises auraient dû gérer leurs réorganisations en conservant leurs salariés et former leur personnel pour l’adapter aux évolutions du monde professionnel. Aujourd’hui, avec le recul du temps, on mesure l’illusion chimérique d’un tel raisonnement…
via « Gérer les compétences pour préserver les savoir-faire de l’entreprise » – L’EXPRESS.
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