Atlantique / 80% des chômeurs sont des bénéficiaires de l’AE contre 1 sur 3 dans le reste du Canada

NDLR: une nouvelle récente a capté mon attention. Elle est venue en anglais d’abord, puis en français. Une « baisse soudaine du nombre de bénéficiaires de l’assurance-emploi observée », surtout en l’Atlantique disait-elle. 

J’ai fait une graphique du ratio des prestataires réguliers sur les chômeurs dénombrés par StatCan, un indicateur de la portée effective de l’AE largement utilisé. Au Québec, cette fraction vient de passer sous 40%. En Atlantique, elle tourne toujours à près de 80% alors que dans le Reste du Canada (outre Atlantique), ils ne sont que 1 chômeurs sur 3 à recevoir des prestations. 

À noter, pendant la dernière récession, on comptait en Atlantique plus de prestataires que de chômeurs.

Le graphique donne une meilleure vue d’ensemble de ce qui se passe dans l’Atlantique par rapport au reste du Canada. La ligne en bleu trace le ratio pour l’Atlantique, la ligne en rouge, pour le reste du Canada.

On comprend mieux l’attachement au Régime tel qu’il est et pourquoi les provinces de l’Atlantique s’alignent avec le Québec.

Alors, lisez l’article de La Presse avec le graphique en tête.

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Baisse des bénéficiaires de l’assurance-emploi au pays – La Presse | Pierre Saint-Arnaud | Canada

La baisse soudaine du nombre de bénéficiaires de l’assurance-emploi observée surtout dans l’Atlantique laisse croire que la réforme d’Ottawa a des conséquences néfastes qui n’iront qu’en s’aggravant, à l’heure où les industries saisonnières procèdent à des licenciements, soutient un économiste.

Pour Erin Weir, économiste au syndicat des Métallos, il ne fait aucun doute que la réforme de l’assurance-emploi cible d’abord et avant tout les travailleurs saisonniers: les statistiques prouvent déjà en effet que la baisse la plus importante du nombre de bénéficiaires a été observée dans les provinces de l’Atlantique, a-t-il soutenu.

Affirmant qu’on n’assiste pas à une baisse du taux de chômage mais plutôt à une baisse du nombre de prestataires de l’assurance-emploi, M. Weir croit que cette tendance semble refléter la volonté du gouvernement fédéral de fermer l’accès au programme à un plus grand nombre de Canadiens.

Le nombre de travailleurs sans emploi a stagné à environ 1,4 million de Canadiens depuis au moins un an, a-t-il indiqué.

Or, les chiffres de Statistique Canada révèlent qu’en juillet, le nombre de personnes touchant des prestations d’assurance-emploi était en baisse de près de 6% partout au pays par rapport à l’an dernier.

À Terre-Neuve-et-Labrador, la baisse était de 11%, tandis qu’elle atteignait 16% à l’Île-du-Prince-Édouard, 12% en Nouvelle-Écosse et 9% au Nouveau-Brunswick.

Au Québec, en Ontario et en Alberta, la baisse s’est établie à 3%; elle était de 11,5% en Colombie-Britannique, 12% au Manitoba et 7% en Saskatchewan.

Le gouvernement fédéral soutient de son côté que les nouvelles règles du programme d’assurance-emploi, instaurées en juin, se veulent un effort «modeste et raisonnable» pour s’assurer que le système soit bel et bien flexible et équitable.

Les modifications apportées ne changent pas les exigences d’admissibilité au programme, dont le nombre d’heures de travail effectuées pour déposer une demande, a indiqué dans un courriel un porte-parole du ministère de l’Emploi et du Développement social.

«Nous attendons seulement des bénéficiaires qu’ils recherchent du travail dans leur communauté, et ce à une heure ou moins de transport de leur domicile. En outre, les circonstances personnelles sont prises en compte – comme l’accès au transport en commun et à des services de garde», mentionne-t-on dans le courriel.

M. Weir estime toutefois que les statistiques parlent d’elles-mêmes. «Je pense effectivement que nous observons actuellement les conséquences des compressions fédérales dans l’assurance-emploi», a-t-il soutenu.

Extraits choisis par le Moniteur de l’emploi 

via Baisse des bénéficiaires de l’assurance-emploi au pays | Pierre Saint-Arnaud | Canada.