Le ratio chômeurs-postes vacants s’est établi à 6,6 au Québec en septembre. C’est bien au-dessus de la moyenne canadienne. En Alberta, ce ratio est à 1,7, ce qui s’approche du plein emploi. Presque qu’un chômeur pour chaque poste vacant.
Combien d’emplois disponibles manquent-ils au Québec pour que la situation soit comparable à celle de l’Alberta?
Le Tableau suivant établit le déficit de l’emploi au Québec en appliquant le ratio chômeurs/postes vacants de l’Alberta au nombre de chômeurs au Québec en septembre 2012 (données désaisonnalisées).
Déficit de l’emploi – Québec vs Alberta |
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(1) | Nombre de chômeurs (Qc) |
345 500 |
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(2) | Écart ratio chômeurs/postes vacants (2.1) – (2.2) |
4,9 |
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(2.1) | Québec |
6,6 |
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(2.2) | Alberta |
1,7 |
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(3) | Déficit de l’emploi (1) / (2) |
70 510 |
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Le déficit de l’emploi s’établissait, au Québec, en septembre 2012, à près de 71 000 postes. En d’autres termes, pour que les chômeurs québécois aient à faire face au même niveau de concurrence pour les emplois que les chômeurs albertains, il aurait fallu 71 000 postes vacants de plus au Québec en septembre 2012.
De manière évidente, il ne manque pas de chercheurs d’emploi au Québec. Et cela n’est pas nouveau. L’on observe plutôt un déficit chronique de l’emploi depuis 50 ans.
Cela nous mène à une conclusion: ce n’est pas d’une augmentation de la participation au marché du travail pour contrer des ‘pénuries’ dont a besoin le Québec. C’est d’une politique économique porteuse de croissance et d’emplois. Et cela n’est pas ce que produisent les mesures d’austérité comme le démontre éloquemment l’exemple britannique.
Pour sa part, le gouvernement promet aux Québécois un plan de match qui vise à augmenter le nombre de chômeurs qui cherchent un emploi. Comme si c’était le principal problème auquel fait face le marché du travail au Québec.
« La ministre du Travail et ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale présentera d’ici quelques mois de nouvelles orientations et un programme visant une plus grande participation au marché du travail des jeunes, des immigrants, des travailleurs âgés, des personnes handicapées et des prestataires de l’aide de dernier recours »dit M. Nicolas Marceau, le nouveau ministre des Finances et de l’Économie du Québec dans son discours du budget alors que la politique d’austérité a déjà des effets à Ottawa.
C’est très court comme analyse de la situation. Mais c’est révélateur. Plusieurs analystes ont dit qu’il s’agissait avant tout de plaire aux agences de notation. Mais il y a plus. L’obsession du poids démographique, voilà le mal dont souffre cette analyse. On veut plus de gens, plus d’immigrants, mais pas parce que le marché du travail a la capacité à les accueillir. Juste pour le nombre.
La doctrine économique dominante au Québec veut qu’il soit impératif de soutenir la démographie parce que la population vieillit. Rappelons toutefois que c’est dans les pays sous-développés ou en développement que la croissance démographique est la plus élevée, cela depuis toujours. Or le Québec est une économie moderne .Et même s’il le voulait, le Québec n’arrivera jamais à devenir concurrentiel sur le plan démographique face aux géants que sont l’Inde et la Chine. Vaudrait mieux tenter de se distinguer sur un autre plan, dont notamment celui de la qualité de la main-d’oeuvre et des compétences, certainement plus porteur de prospérité que l’obsession du nombre.
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Les entreprises canadiennes comptaient 267 000 postes vacants en septembre, soit 19000 de plus que 12 mois plus tôt. Il y avait 5,3 chômeurs pour chaque poste vacant, en baisse par rapport au chiffre de 5,7 enregistré en septembre 2011.
La diminution du ratio chômeurs-postes vacants a été entièrement attribuable à l’augmentation du nombre de postes vacants.
Graphique 1
Ratio chômage-postes vacants, tous les chômeurs, par province, moyenne de trois mois, septembre 2011 et septembre 2012
Extraits choisis par le Moniteur de l’emploi de
via Le Quotidien — Postes vacants, moyenne de trois mois se terminant en septembre 2012.
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