Voilà quelques jours, Chantal Hébert écrivait dans Le Devoir :
Les risques politiques auxquels s’expose Stephen Harper sont presque nuls. L’idée que l’assurance-emploi est un sujet fédéral brûlant au Canada est une illusion d’optique imputable à la proximité relative de régions particulièrement touchées par la réforme.
Ajoutons qu’au-delà des considérations politiques, plusieurs économistes considèrent que le Régime remplit mal sont rôle en opérant des transferts récurrents des cotisants de longue date vers les chômeurs fréquents depuis plus de 40 ans. En outre, les secteurs d’activité et les régions dont l’activité économique est soumise aux aléas saisonniers ont incorporé ces transferts dans leur fonctionnement et leur mode de vie, ce qui rend l’adaptation à tout changement encore plus douloureux.
La ministre de l’Emploi, de la Solidarité sociale et du Travail du Québec, Agnès Maltais, rencontre aujourd’hui la ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences du Canada, Diane Finley. Elle lui demandera à nouveau de suspendre la réforme de l’assurance-emploi.
Pour des raisons politiques et économiques, pas besoin d’être malin pour prévoir que la réponse sera non. Les régions touchées seront fières de l’effort de Mme Maltais et tout s’arrêtera là.
Les travailleurs saisonniers méritent mieux. Ils méritent que Mme Maltais, qui a en main tous les éléments, soutienne et facilite l’adaptation aux nouvelles règles.
Comment ? Nous l’avons déjà dit: il faut utiliser les mesures actives et les services d’emploi financés par le Régime pour aider les travailleurs. Pas besoin d’une quelconque ‘contre-réforme’ pour ce faire : l’Accord Canada-Québec donne toutes les marges de manœuvre.
En participant à des services et mesures d’emploi, les chômeurs saisonniers amélioreraient leur employabilité et, en prime, ne seraient pas assujettis aux nouvelles règles pendant leur participation…
Au lieu de soutenir l’adaptation des régions et secteurs visés, la position du gouvernement du Québec dans ce dossier, quoique bien sympathique, équivaut à choisir de ne pas agir avec les moyens suffisants dont il dispose. L’adaptation n’en sera alors que plus douloureuse. Et Mme Maltais ne pourra que perdre la face.
Michel Cournoyer
Éditeur du Moniteur de l’emploi
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Quebec / Employment-Insurance: Mrs. Maltais is doing everything to lose face
A few days ago, Chantal Hébert wrote in Le Devoir: The political risk Stephen Harper is exposed to is almost nil. The idea that EI is a burning subject in Canada is an optical illusion due to the relative proximity of those regions particularly affected by the reform. (freely translated by the author) Beyond political … Continue reading »
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